Pour créer un visuel à sérigraphier, il existe de nombreuses possibilités. Vous pouvez avoir recourt à des outils manuels ou numériques chacun offrant des rendus différents. Mais quelque soit la méthode choisie, il faudra tenir compte de la séparation des couleurs.
Séparer les couleurs
En sérigraphie, les couleurs sont imprimées les unes après les autres, avec un temps de séchage entre chaque couleur. Le nombre de couleurs à sérigraphier aura un impact direct sur le coût et la durée de l’impression.
Lors de la création du visuel, il convient de réfléchir au nombre de couleurs que celui-ci comporte et de s’assurer qu’elles peuvent être dissociées les unes des autres sur des calques séparés.
Prévoir des débords
La sérigraphie étant une technique d’impression artisanale, il arrive que les couleurs ne se superposent pas parfaitement, laissant apparaître de légers décalages.
Si les couleurs doivent être imprimées bords à bords, il est préférable de prévoir des débords (environ 1 mm ou 1 point d’épaisseur) afin d’éviter que les décalages soient trop visibles.
Superposer les couleurs
En utilisant des encres transparentes, il est possible d’obtenir de nouvelles couleurs. Ainsi, l’addition de deux couleurs permet d’en obtenir une troisième.
Pour connaître approximativement la couleur obtenue par la superposition de deux couleurs, il est possible d’utiliser le mode de fusion « produit » sur Photoshop ou Illustrator.
Le fichier à fournir
Le fichier fourni doit être soit vectoriel, soit d’une résolution de 300 dpi minimum.
Formats acceptés : PSD, TIFF, AI, PDF vectoriel.
Si le visuel comporte plusieurs couleurs, elles doivent être séparées et placées sur des calques différents. Il y aura donc autant de calques sur le fichier que de couleurs à imprimer.
Quelques points techniques
Textes et traits fins
Certains textes, points ou traits fins ont parfois du mal à s’imprimer.
Par exemple, les déliés dans les typographies à empattements disparaissent lorsque le corps du texte est trop petit, les voyelles comme le « a » ou le « e » se bouchent si le texte est à la fois gras et petit. De façon générale il est préférable de respecter les limites suivantes :
⋅ Éviter les traits d’une épaisseur inférieure à 1 pt.
⋅ Corps 12 minimum pour les typos à empattements.
⋅ Corps 6/7 minimum pour les autres typos.
⋅ Corps 9/10 minimum pour les textes en gras.
Nuances et dégradés
Les images dont les couleurs sont mêlées les unes aux autres (aquarelle, dessin au crayon de couleur, peinture…) seront complexes voire impossibles à reproduire en sérigraphie.
Pour qu’une œuvre puisse être imprimée en sérigraphie, elle doit pouvoir être scannée ou photographiée en haute définition puis chaque couleur doit pouvoir être dissociée des autres comme indiqué dans les paragraphes ci-dessus.
Le mieux reste d’envisager la sérigraphie comme partie intégrante du projet et donc de penser son visuel spécialement pour cette technique en prenant soin d’organiser les couleurs selon une logique adaptée.
Tramage de l’image
Les trames permettent d’obtenir des nuances d’une même couleur. Il existe deux types de trames, la classique (ou demi-teinte) et la stochastique (ou aléatoire).
On peut avoir recourt à la trame pour créer des dégradés ou bien pour imprimer en sérigraphie une photographie en niveau de gris. Il est aussi possible d’imprimer des images en bichromie, ou en quadrichromie en superposant les trames les unes aux autres selon une orientation précise.
Si la trame choisie est trop fine, une partie des points ne s’imprimera pas. Il convient donc de choisir une linéature adaptée afin d’assurer un rendu optimal. En sérigraphie, la trame est visible à l’œil nu, elle doit donc être considérée comme un choix graphique et esthétique.